Le terme de choc est utilisé en économie pour désigner un événement inattendu, comme un événement météorologique extrême ou une guerre. Des chocs qui modifient la façon dont le travail et le capital sont utilisés pour produire des biens et des services sont appelés chocs d’offre, parce que le travail et le capital permettent la production ou l’offre. Ces chocs peuvent être positifs ou négatifs.
Les chocs pétroliers constituent une source majeure de perturbations macroéconomiques. Des chocs négatifs, comme une augmentation du prix du pétrole, peuvent générer un chômage et une inflation plus élevés, car les coûts de production s’accroissent. Le Graphique 3.10 montre qu’il y a eu deux grandes récessions au Royaume-Uni au cours des années 1970. Celles-ci étaient dues aux chocs pétroliers de 1973–1974 et 1979–1980, qui sont allés de pair avec une hausse à la fois du chômage et de l’inflation, ces hausses ayant été tellement importantes que leur point culminant a constitué un pic pour toute la période suivant la Seconde Guerre mondiale.
1. Premier et deuxième chocs pétroliers (années 1970) : en 1973 et 1974, les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) imposèrent un embargo partiel sur les exportations de pétrole (limitation quantitative des exportations de pétrole) en réponse à la guerre au Moyen-Orient de 1973–1974 ; en 1979 et 1980, la production de pétrole de l’Iran et de l’Irak chuta en raison de la Révolution iranienne et au déclenchement de la guerre Iran-Irak.
2. Troisième choc pétrolier (années 2000) : les années 2000–2008 furent caractérisées par la croissance économique rapide de certains pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, croissance qui a généré une forte augmentation de la demande mondiale de pétrole.
L’inflation élevée dans les années 1970 et au début des années 1980 est allée de pair avec un chômage élevé dans de nombreux pays (le taux de chômage atteint ainsi un pic d’environ 12 % au milieu des années 1980 au Royaume-Uni). Cette tendance a également été observée dans les autres pays développés. Regardez la partie grisée du Graphique 3.11 : l’inflation et le chômage ont simultanément augmenté, d’où le terme de « stagflation » pour désigner cette période.
Le Graphique 3.12 montre les taux de chômage de 16 pays de l’OCDE de 1960 à 2014. Dans les années 1960, les taux de chômage étaient faibles et plutôt similaires entre pays, avant de diverger dans les années 1970, reflétant en partie les différences de politique économique menée face aux chocs pétroliers. Parmi ces pays, seuls le Japon (JPN), l’Autriche (AUT) et la Norvège (NOR) ont conservé un taux de chômage inférieur à 6 % pendant toute la période. En Espagne (SPA), le taux de chômage avoisinait les 20 % du milieu des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Il diminua par la suite de moitié dans les années 2000 avant de progresser rapidement pour dépasser les 20 % en raison de la crise financière et la crise de la zone euro en 2009. L’Allemagne (GER) constitue, à cet égard, une exception : le taux de chômage y baissa dans les années qui suivirent la crise financière mondiale. Ces divergences reflètent des différences dans les institutions et les politiques mises en œuvre dans ces pays, ce que vous étudierez dans la section suivante.
Les chocs d’offre négatifs peuvent s’expliquer par d’autres événements que la hausse des prix du pétrole : la fin du rattrapage technologique des pays européens et du Japon vis-à-vis des États-Unis à partir des années 1970 se traduit par un ralentissement du progrès technique et des gains de productivité ; la forte hausse du smic, en France à partir des années 1970, élève le coût du travail et dégrade la rentabilité des entreprises ; la pandémie de Covid-19 en 2020 a conduit à la fermeture de très nombreuses entreprises.
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/ses-terminale-specialite ou directement le fichier ZIP Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0